lundi 12 février 2007

Paysage biographique



Dimanche 11 février
La promenade avec mes amis Coréens et Caroline fut une sorte de film muet dans lequel les acteurs ont été remarquables par leur capacité à inscrire leurs corps dans le paysage. Un avant-goût de Laos, pour moi, qui ne trouve pas le sommeil ce soir. En faisant mes bagages tout à l'heure, j'ai chargé une bobine de 50 asa dans la caméra Beaulieu, et ces mots sont les premiers de ce qui sera mon journal de tournage. Le paysage que l'on voit sur cette photo, sur les hauteurs de Ceyreste, sera le décor du début du film. Mais le tournage commencera par ce qui en sera la fin, à l'autre bout du monde, sur les lieux de mon enfance. Dans huit jours, je poserai les pieds sur le sol natal. Mon fils sera du voyage. Il a onze ans, c'est la première fois qu'il va dans le pays de son père. Il va faire connaissance avec ses nombreux oncles, tantes, cousins, cousines... Pour ma mère adoptive, ce sera aussi le premier voyage au pays de son fils adoptif. On l'appellera peut-être mè tou falang, ce qui veut dire la grand-mère française, pour la distinguer de la mè tou lao, ma mère laotienne. L'une et l'autre devront se partager l'histoire d'un fils en commun. C'est sur cette histoire-là que je veux terminer le film Ici finit l'exil : au bout de mon chemin de l'exil, la rencontre des deux mères.

Aucun commentaire: