mardi 18 septembre 2007

Réécriture

14 septembre 2007

Bonjour à tous
Mon texte a été réécrit avec les notes et suggestions de Caro
il manque seulement la fin
en soi, il répond à une commande pour se mettre aux normes du CNC
pourtant, je crois que ce travail m'a beaucoup apporté

même s'il y a lieu d'avoir une lecture en transposition pour retrouver le film tel que je l'imagine réellement (et celui-là ne peut pas s'écrire sous une forme aussi définie que le texte pour l'avance sur recettes)


Aaron et Céline deviennent des personnages du film, ce sont mes compagnons de route
Les scènes que j'ai inventées ne sont pas à filmer telles quelles avec un dispositif de mise en fiction classique : clap de début, plusieurs prises, dialogues appris par coeur, etc.
Elles seront réalisées avec des captations images et sons sur le vif dans des moments vécus sur le terrain

Toutefois, le scénario CNC donne déjà des indications que je veux garder comme dans la première scène : importance du paysage, et travail du son désigné comme essentiel... tout cela l'air de rien, avec des dialogues de sitcom...

Pourquoi je diffère le moment d'écrire la fin ?
Parce que c'est un grand bond dans l'espace et le temps
Alors je prends mon élan

On finira comme prévu au Laos
Et j'ai besoin de voir mes images super 8 pour voir ce qu'il est possible d'écrire ou pas

J'ai filmé là-bas mes deux mères, mon fils, ma soeur, les lieux... selon des intentions précises qui risquent d'être totalement bouleversées du fait de la disparition de quinze bobines (j'essaie de garder mon calme en écrivant ces mots)

Des bribes de pensées, c'est toujours plus obscur qu'une pensée seule préservée dans son intégrité

Tournage :
Plus j'y réfléchis








plus je pense qu'il nous faudra faire quatre cessions ou voyages (une par personnage), plutôt qu'un seul tournage dans la continuité du texte dont on sortitait complètement épuisé
A vous de me dire si c'est envisageable

Aaron, il faudrait que tu prévoies un dispositif de synchro images-sons (sans clap !) à la prise de vue facile à mettre en oeuvre quand on en ressentira le besoin sur le plateau

je commence à voir le film dans les paysages par les vitres du train qui m'emmène tous les jours à Marseille


c'est bon signe

bises

Kiyé

ps. Aaron et Thomas, le texte joint est le même que celui que je vous aidonné l'autre jour...
J'ai envoyé ce courrier à Marie-Sylvie parce que son avis m'intéresse




Lundi 17 septembre 2007

Merci de ta confiance...
Concernant ton “scénario”, on voit que tu commences à voir ton film et à savoir le transmettre au lecteur.
J’aime beaucoup l’idée des maisons (à la fois françaises et très laotiennes) pour symboliser l’exil et “l’enracinement détaché”, ainsi que le parallèle entre les paysages.

(...)

J’ai le sentiment que tu bloques un peu sur Florence... C’est une partie difficile pour laquelle il faut peut-être trouver une autre façon de filmer ou de raconter, je ne sais pas...

Tes bobines perdues ne pourraient-elles pas participer de la dramaturgie du film, être intégrées à l’histoire puisque Céline et Aaron deviennent des personnages ???

J’attends la suite avec impatience. Il faudra sans doute veiller à une chose quand tu auras le film dans son ensemble : le rythme. Trouver peut-être une scansion comme pour un poème, éviter la succession de séquences de même longueur ou tempo qui les rendraient toutes égales. Je crois que c’est en pensant à de la musique (ce qui ne veut pas dire mettre de la musique dans le film) que tu peux trouver ce rythme.
Voilà quelques éléments de réflexion, mais je trouve que c’est plutôt bien dans l’ensemble.

Marie-Sylvie


bonjour Marie-Sylvie

je ne bloque pas sur Florence, mais tu as bien vu, je ne l'ai pas encore entièrement développée
parce qu'elle est une mère adoptive, tous les sentiments qui me relient à elle sont à conceptualiser
de ce fait, le travail à son endroit est doublement difficile

Caro a fait un très bel enregistrement avec elle au Laos
à minuit, la nuit précédant son départ (retour en France)
c'est à dire à ce moment-là ou jamais
elle y relate l'expérience physique de sa rencontre avec ma vraie mère :
terrassée par des maux d'estomac, incapable de manger, de rester sur place debout ou assis...
tout ça parce qu'elle avait cru entendre que ma mère me disait qu'elle avait pleuré beaucoup quand j'étais parti en 1976, ce qui était très proche de la vérité : ma mère me disait qu'elle allait beaucoup pleurer quand j'allais repartir en France à la fin de mon séjour...

ce matériel sonore est d'une grande valeur
j'en saurais plus sur la manière de l'utiliser quand j'aurais vu mes images du Laos développées

ce que tu dis sur le rythme est très juste
toutefois, chaque personnage a son identité propre
et chaque lieu qu'ils habitent a sa propre atmosphère
cela que je sais, pour bien connaître les personnes,
il convient de le rendre palpable pour le lecteur
ce que je perçois aussi, c'est que plus on se projette loin dans le travail d'écriture
plus le film trouve sa structure, sa rythmique et sa matière
même si le tournage ne cherchera pas à coller au texte mot à mot
le but étant plutôt d'en faire ressortir la poésie

intégrer l'histoire des bobines envolées
je trouve l'idée séduisante
mais j'attends d'avoir complètement fait le deuil de cette perte
je me trouve si peu d'excuses d'avoir perdu mes bobines
que j'aurais trop beau jeu d'en faire un élément de scénario
(cela étant dit, je ne m'en priverais pas)

grand merci pour tes notes

Kiyé


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